Au cours de la rude bataille que se sont livrée les finalistes à l’élection présidentielle, de nombreuses promesses ont été faites de part et d’autre. La démocratie, dont on peut souligner qu’elle a pleinement fonctionné en raison de la très importante participation, a désigné François Hollande au poste de président de la République pour une durée de cinq ans. Nous le félicitons chaleureusement et lui souhaitons pleine réussite dans cette exaltante mission. Bien sûr, la FA-FPT attend maintenant que les promesses faites se transforment en actes. Nous pourrions les commenter toutes, car chacune a son importance dans le fonctionnement de notre société. Mais nous nous en tiendrons à évoquer plus particulièrement celles qui nous paraissent essentielles pour le syndicalisme et la Fonction publique. Ainsi, relevons d’abord celle concernant le dialogue social. L’ancien président avait fait peu de cas des corps intermédiaires que sont, notamment, les syndicats et avait laissé clairement entendre qu’il pourrait s’en passer. François Hollande, quant à lui, avait fortement critiqué cette attitude, en précisant qu’une fois président, il redonnerait tout son sens, tout son contenu et toute sa valeur au dialogue avec les organisations syndicales.

La FA-FPT, souvent ignorée précédemment, attend donc beaucoup de la tenue de cette promesse. Les partenaires sociaux ne se choisissent pas à l’aune de leur positionnement politique, mais en raison de la place qui leur a été donnée à travers les suffrages des électeurs. De ce point de vue, la FA-FPT remplit tous les critères, puisque quatrième organisation syndicale dans la Fonction publique territoriale, elle siège, depuis qu’il a été créé, au Conseil supérieur de la FPT, au Conseil d’Administration du CNFPT et depuis peu, au Conseil commun de la Fonction publique. Elle participe localement au dialogue social, à travers ses nombreux élus dans les CAP, CT et CHS des collectivités. Elle est également représentée à la Commission consultative des polices municipales et à la Commission nationale des services d’incendies et de secours. Ces légitimités donnent droit à la FA-FPT de participer au dialogue social qui va être redynamisé par le nouveau gouvernement.

Une autre promesse sur laquelle nous souhaitons insister est celle de la relance de la croissance. Le nouveau président de la République a fait de cette relance un élément fort de son engagement gouvernemental. Depuis de très nombreuses années, le pouvoir d’achat des fonctionnaires a souffert d’une absence totale d’évolution de la valeur du point d’indice et donc d’une revalorisation substantielle des rémunérations. Le Glissement-Vieillesse-Technicité (GVT) qui est un élément d’évolution des salaires ne peut, en aucun cas, être considéré comme élément essentiel d’une politique salariale. La FA-FPT a donc demandé au gouvernement l’ouverture de négociations salariales dans la Fonction publique, de manière à ce que des règles transparentes et acceptées par tous président dorénavant à l’évolution des rémunérations.

Les déficits publics ne peuvent à eux seuls expliquer un refus d’ouvrir des négociations salariales. Nos voisins allemands, je l’ai déjà dit dans ces colonnes, auxquels on fait tellement référence, ont pour leur part relancé le pouvoir d’achat, en accordant, tout récemment des augmentations substantielles au secteur privé et à la Fonction publique. Ces augmentations décidées au cours de négociations, devraient servir d’exemples à notre gouvernement. Voilà au moins deux points sur lesquels la FA-FPT attend du nouveau gouvernement et du nouveau président de la République, le respect des engagements pris. La FA-FPT jugera non pas sur des éléments idéologiques ou partisans, mais tout simplement sur la tenue des promesses et sur les actes.

Antoine Breining
Président fédéral